L’Ange de Lyotard est une performance qui hommage la figure de l’Ange et l’Annonciation comme moment sacré, universellement lié à l’histoire de l’Homme.
L’Ange de Lyotard n’annonce pas quoi que ce soit, n’a rien à dire, il reste là dans sa propre pure présence. L’Ange de Lyotard est un Ange qui demeure, qui reste à observer pour longtemps et se laisse regarder impuissant ... il n’arrive pas sur la Terre pour annoncer quelque chose, il n’a pas de parole... Il est un Ange qui est tombé sur terre, qui est incapable de bouger, dans lequel le geste est une errance pour trouver le moyen de sortir. Il ramène ses temps à lui, qui est un temps dilaté, qui est celui du suspens, de ne pas faire, du geste non-productif : d’un agir plein de signifiant par le simple fait qu’il est inscrit dans le corps, et qu’il se délivre pour le seul fait d’être là présent à soi-même, honnête dans sa demeure. Il est un Ange du Silence, le silence du monde, de ceux qui restent seuls Un Ange qui ne va pas au-delà…. *** L’Ange de Lyotard, un Ange qui est forcé à rester sur Terre, qui cherche à se protéger, qui est dans une continuelle recherche de son double, qui jamais n’aura l’occasion de l’approcher de nouveau... Dès qu'il se trouve sur la Terre, il continue à s’éloigner de plus en plus de son âme… il est un Ange détruit qui erre sans une destination. L’Ange de Lyotard, il ne ressemble à rien ni à personne : il est un étranger de la Terre, dans le sens Heideggérien du terme. *** L’objectif est de créer une œuvre sur les langages corporels qu'explorent les thèmes de l’Annonciation, sans le Verbe, sans aucune communication qui soit outre et qui diffère de l’objet-sujet qui correspond au corps de l’Ange. La chorégraphie vise à développer un langage délicat et dans la lenteur comme tentative de se rapprocher à la présence : enquêtant l’origine du geste et de la transmission d’un geste à un autre. Que se passe-t-il entre un geste et un autre, quel est le suivant et l’organique du geste impliqué ? L’idée est de travailler dans le noir, pour créer un espace intime et mystérieux, et de donner une emphase majeure à l’Ange qui est à la recherche, qui veut se protéger ... Qui cherche au moins un autre corps, qu’il peut l’accueillir et protéger, pour moins sentir le poids d’être dans un monde que ne lui appartient pas, où il se sent très inconfortable. *** Une seule partie à la fois communique sa « parole » : le geste, est la partie qui sera éclairée, tout le reste est dans l’obscurité. La lumière suit le premier geste et se transfère où naît un autre geste, un geste se transmet de l’un à l’autre comme une chaîne, qui viendra éclairer de passage en passage. Enquêter sur qui et combien de dynamiques corporelles sont misent en place pour transférer le mouvement d’un point à l’autre, quels sont les liens, telles que les parties du corps impliquées. Enquêter sur l’origine du mouvement... ... Alors quelle autre partie du corps peut-être impliquée partant de cette source ? *** L’Ange De Lyotard s’inspire librement à la citation sur l’ange du philosophe français Jean Francois Lyotard – extrait de l’ouvre littéraire “Des dispositifs pulsionnels”. Durée de la chorégraphie : 36 minutes et 37 seconds – sur la music AIR du compositeur japonaise Hiroshi Yoshimura **** Idée originale de Daniela Clementina De Lauri
Chorégraphie, régie et costumes
Daniela Clementina De Lauri
Collaboration à la chorégraphie
Elodie Paul
Interprète
Elodie Paul
Avec le soutien de la Ménagerie de Verre dans le cadre de Studiolab.
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